Mariage de J&S corail et turquoise

J : ça peut paraître bête mais nous nous sommes rencontrés sur Tinder et depuis on ne s’est plus lâchés. Le feeling a été là, le coup de foudre aussi ! On était tellement bien tous les deux qu’on avait l’impression d’être ensemble depuis des années.

S : Le coup de foudre ! C’est exactement ça. Et pourtant il ne m’a pas ménagé. Au premier rendez-vous, il m’a emmené dans un bar bien connu de la communauté sourde. Je me suis retrouvée encerclée d’un coup. Ça signait dans tous les sens. Ça ne m’a pas fait fuir, même si j’étais très intimidée : pire j’ai adoré ça! Les choses sont allé très vite ensuite. On a beaucoup voyagé. En un an, on a parcouru plein de petits bouts de France pour aller à la rencontre de nos familles respectives, et puis Lisbonne, Vienne, Venise pour nos fiançailles, Singapour et Bali pendant ma grossesse. Et oui, nous nous sommes mariés avec une jolie petite fille de 7 mois et demi dans nos bras.

J : Tout d’abord, ce qu’il faut savoir, c’est qu’on avait quasiment la même idée du mariage et ça c’était important pour moi car sinon pas de mariage ^^

S : J. avait peur du mariage traditionnel, qui ne nous correspond pas du tout. On est un couple très atypique entre la langue des signes, le côté geek et la passion des mangas de J. et moi, qui suis conteuse et travaille dans les musées. Donc, on a décidé d’enlever tout ce qui ne nous plaisait pas dans les mariages.

On avait un thème couleur : le rose (corail), couleur préférée de J. et le turquoise la mienne (et oui, on change les codes !) et leurs déclinaisons en gamme. Pour l’esprit, du champêtre car je suis normande, folle de la période impressionniste en peinture, et du bohème pour le coté arty. Des touches japonaises aussi pour évoquer notre voyage de noces. Bref, à lire comme ça, ça partait dans tous les sens. Mais finalement, je crois qu’il y avait une certaine harmonie. Et surtout c’était 100% nous. J. était très impliqué et on a tout validé ensemble.

Il y a eu beaucoup de DIY. J’ai peint à l’aquarelle les menus et différents petits cadres (bar à tatoo, sirops, table des mariés, ect). J’ai dessiné aussi des livrets de coloriages pour les enfants. Et j’ai customisé des boîtes de conserve pour en faire des vases. Ma famille maternelle a été fabuleuse. Ils ont récupéré des bottes de paille, des roseaux, créé des bouquets champêtres pour la cérémonie civile, installé pleins de jolis objets vintage chinés. Ils ont formé une équipe du tonnerre et ont même planté tous les petits pots de succulentes comme cadeaux d’invités. C’est ma tante qui m’a fait mon bouquet de mariée avec des roses, du blé, des rubans. Ma cousine a découpé tous les petits cœurs pour fabriquer des piques pour l’allée car j’avais eu cette folle idée en regardant Pinterest. Je ne pourrai jamais assez les remercier. Quand on se dit oui dans un décor fait avec amour, le moment ne peut être que magique.

J :  Mon plus beau souvenir, c’est lors des vœux de S. Elle s’est mise à chansigner (chanter en langue des Signes). J’ai eu une réelle prise de conscience. Je me suis dit : « mais à quel moment a t-elle appris ça, avec la petite à s’occuper et notre mariage à préparer ? « 

Là j’ai compris que j’avais vraiment la femme de ma vie en face de moi !

S : Je vais tricher. Ne m’en voulez pas. Je vais dire que le plus beau souvenir de mariage pour moi ça a été de voir les deux hommes de ma vie émus aux larmes. C’est malin, je pleure rien que de l’écrire. Mon père d’abord qui m’a accompagné durant tous les préparatifs, au mieux possible, quand j’avais un coup de blues parce que ma maman n’est plus des nôtres. Le voir le souffle coupé, les yeux humides, quand il m’a vu en robe de mariée. Et mon amoureux, qui blague d’habitude quand il est gêné, essuyant une larme quand je me suis mise à signer pendant les vœux. Je m’attendais à tout sauf à ça. Qu’il était beau comme ça !

J : Mon conseil est : faites comme vous le sentez !

Si vos invités, vos familles vous aiment alors ils respecteront vos choix, que ce soit sur la déco, le style de mariage etc., etc.

On se marie d’abord pour nous, il ne faut donc pas se priver de quelque chose pour faire plaisir.

S : Je suis totalement raccord avec J. On avait pourtant des sceptiques et tout le monde s’est amusé. L’émotion était au rendez-vous car nous étions authentiques. Pourtant, franchement, les figurines dragon ball ou les sandales dorées et le vernis turquoise à la place des talons aiguilles, ça peut déconcerter.

Un autre conseil : lâchez du lest aussi. Faites confiance aux témoins. Les nôtres ont été incroyables pour la cérémonie laïque. On a bien fait de leur laisser carte blanche. Que de jolies surprises!

Laissez les invités qui le souhaitent s’impliquer : on a eu aussi un sacré coup de main pour toute l’installation de la déco par les invités présents la veille. J’ai l’impression que le fait d’avoir mis la main à la pâte, au final ils se sentaient encore plus comme faisant partie de la fête. Donc si vous vous pouvez faire la fiesta sur trois jours, c’est l’idéal car la veille tout le monde fait connaissance, et le lendemain on prolonge le bonheur. Si vous avez peur question budget, on a fait un pique nique le premier jour et c’était très convivial. Pas besoin de traiteur.